Alternance politique, continuité administrative ?

Contribution à une sociologie politique de l’inertie des politiques publiques

Le colloque propose de questionner les effets des logiques du champ politique sur les politiques publiques. Pour cela, il se centrera sur l’analyse des alternances politiques, envisagées comme moments de crise institutionnalisée et régulière particulièrement propices pour interroger l’impact de la compétition politique sur les politiques publiques. En quoi l’arrivée d’un nouveau gouvernement bouleverse-t-elle – ou non – la structure et le fonctionnement d’un réseau d’acteurs ? Dans quelle mesure peut-on parler de l’indépendance des haut·es fonctionnaires – et de l’administration en général – vis-à-vis de la nouvelle équipe au sein de l’exécutif ? Une attention particulière sera portée aux instruments, aux administrations et aux individus, ainsi qu’à la pluralité des réseaux d’acteurs (fonctionnaires-gouvernants, Parlement, groupes d’intérêt et think tanks, etc.). Une session sera également centrée sur l’analyse des effets des changements de régime sur les politiques publiques.

Programme

Lundi 18 septembre 2023

Campus Condorcet, Auditorium 150

8h30 – Accueil des participants.

9h – Présentation du colloque.

• 9h15 – Introduction générale. Brigitte Gaïti (professeure des universités en science politique, CESSP, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne).

9h45-11h45 – Session 1. La continuité administrative par-delà les alternances : autonomie et résistances des institutions au changement politique

Discutant.e.s : Delphine Dulong et Alexis Spire

• Olivier Audibert (doctorant en sociologie, CESSP). La trajectoire du CIASI-CIRI entre 1974 et 1986 : des réformes en trompe-l'œil ? La permanence d’un dispositif public de traitement des entreprises en difficultés au gré des alternances politiques.
• Fabien Eloire (professeur des universités en sociologie, Clersé). Une analyse de la continuité administrative à la direction du Trésor. Le cas des réformes financières des années 1980.
• Maxime Launay (docteur en histoire, IRSEM). Une alternance sans alternative. La politique de défense à l'heure de la continuité socialiste (1978-1983).

12h-13h30 – Pause déjeuner.

13h30-15h30 – Session 2. Des structures étatiques reconfigurées au fil des alternances : existence et effets du spoil system et des politiques de l’organisation à l’échelle centrale

Discutant.e.s : Catherine Achin et Jean-Michel Eymeri-Douzans

• Elen Le Chêne (maîtresse de conférences en science politique, CRESPPA-Labtop). L'"Etat-parti" au concret en Turquie. Des usages bureaucratiques de l'alternance dans l'action publique migratoire et frontalière.
• Nicolas Bina (doctorant en science politique, CED). Effets d’alternance et féminisation des directions d’administrations centrales (1990 - 2023)
• Philippe Bezès (directeur de recherche, CEE), Timothée Chabot (maître de conférences en sociologie, Université Toulouse 2). La politique des choix de structures administratives. Le poids des alternances dans les réorganisations des administrations centrales en France.

15h30-15h45 – Pause.

15h45-17h45 – Session 3. Des politiques publiques soumises à la reconfiguration des réseaux d’acteurs

Discutant.e.s : Julie Gervais et Sylvain Laurens

• Jean-Baptiste Devaux (post-doctorant, CSO). La droite propose, la gauche s’impose et le patronat dispose. Le Crédit d’impôt recherche, une réforme produit de l’alternance de 1981.
• Mélaine Robert (docteur en science politique, LABERS et SAGE). Le champ des politiques des télécommunications à l'épreuve d'une série d'alternances gouvernementales (1981-1991). De quelques effets des alternances politiques sur l'action publique, médiés par le champ d'un domaine d'action publique.
• Pierre-Nicolas Baudot (doctorant en science politique, CECP) et Tanguy Levoyer (doctorant en science politique, IRISSO). « Nous abrogerons les lois Pasqua-Debré » : analyse d'un renoncement socialiste, ou l'instauration d'une nouvelle « synthèse républicaine » (1995-2002).

17h45-18h - Conclusion intermédiaire (Comité d’organisation)

18h : Cocktail

Mardi 19 septembre 2023

Campus Condorcet, Salle 100

9h-9h15 – Transition (Comité d’organisation).

9h15-11h15 - Session 4. « Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change ». Les effets des changements de régime sur l’action publique

Discutant.e.s : Assia Boutaleb et Choukri Hmed

• Yacine Benhalima (doctorant en histoire, EASTCO). Rupture et continuité institutionnelle : le ralliement des Établissements Français de l'Océanie à la France Libre (septembre 1940).
• Céline Vaz (maîtresse de conférences en histoire, LARSH). Aboutissement et vicissitudes d'une politique nationale d'urbanisme sous le régime franquiste (1939-1975).
• Moutaa Amine El Waer (doctorant en sociologie, CPDS et CAPED). Être fonctionnaire en contexte de crises politiques récurrentes (Tunisie, 2010-2013)

11h15-11h30 – Pause

• 11h30-12h15 – Keynote : Un monde sans alternances? Elections et politiques dans le champ du pouvoir européen. Antoine Vauchez (directeur de recherche au CNRS, CESSP).

12h15-13h30 – Pause déjeuner

Session 5. 13h30 - 15h30. Jeux d’échelles : l’alternance au local

Discutants : Pierre-Yves Baudot et Patrick Hassenteufel

• Louise Cadorel (doctorante en science politique, CREDA). La justice des mineurs au fil des luttes des coalitions humaniste et sécuritaire, entre ruptures et continuités.
• Léa Sénégas (docteure en science politique, ARENES). Une alternance sans alternative ? L’échec de la mise en œuvre des politiques de soutien à l’agriculture biologique en Auvergne (2004-2015) et en Basse-Saxe (2014-2017).
• Manuel Rolland (doctorant en sociologie, CESSP). Alternances politiques et gouvernement des ports d'Abidjan et de Dakar depuis l'an 2000.

15h30-15h45 – Pause

• 15h45-16h30 - Keynote : L’alternance au local, quelles configurations territoriales pour le changement de politiques publiques ? Clémence Guimont (maîtresse de conférences, CESSP).

16h30-17h : Conclusion et mots de clôture (Comité d’organisation)

Comité d’organisation

• Kévin Bernard, doctorant, science politique (IRIS, EHESS/ENS)
• Tanguy Levoyer, doctorant, science politique (IRISSO, Université Paris – Dauphine)
• Raphaëlle Sors, doctorante, sociologie (IRISSO, Université Paris – Dauphine)

Comité scientifique

• Catherine Achin, professeure des universités, science politique (IRISSO, Université Paris- Dauphine)
• Pierre-Yves Baudot, professeur des universités, sociologie (IRISSO, Université Paris- Dauphine)
• Philippe Bezès, directeur de recherche CNRS (CEE, Sciences Po)
• Assia Boutaleb, professeure des universités, science politique (CESSP, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne)
• Delphine Dulong, professeure des universités, science politique (CESSP, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne)
• Jean-Michel Eymeri-Douzans, professeur des universités, science politique (LaSSP, Institut d’études politiques de Toulouse)
• Brigitte Gaïti, professeure des universités, science politique (CESSP, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne)
• Julie Gervais, maîtresse de conférences, science politique (CESSP, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne)
• Patrick Hassenteufel, professeur des universités, science politique (Printemps, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
• Choukri Hmed, professeur des universités, sociologie (LCSP, Université Paris- Cité)
• Sylvain Laurens, directeur d’études, sociologie (CMH, EHESS)
• Dominique Méda, professeure des universités, sociologie (IRISSO, Université Paris- Dauphine)
• Alexis Spire, directeur de recherche CNRS (IRIS, EHESS)